Tamis

Il y a un coin de terre avec plein de débris dans le jardin. Pour récupérer la bonne terre, je la passe au tamis : les cailloux et les morceaux de verre restent dans le tamis, tandis que la bonne terre s’affine et tombe dans un seau.

S’il n’y avait pas tant de débris, je pourrais utiliser la terre telle quelle.

Mais bêcher dans une terre avec des cailloux n’est pas facile. Les plantes pousseraient, mais seraient gênées. Ici, je les mets au large, je leur donne tout l’espace possible.

Un ou deux cailloux ne feraient pas de différence, mais lorsqu’à chaque coup de bêche un bruit solide retentit, l’espace vital de la plante s’en trouve réduit.

Dans ma maison, l’espace vital est aussi envahi par des « cailloux », toutes ces choses encombrantes qui me fatiguent visuellement et me mettent à l’étroit : je ne trouve pas de place pour déposer quelque chose. Le bureau désordonné me décourage à l’avance du projet pourtant enthousiasmant que j’avais. Des objets que je n’utilise plus mais dont je n’arrive pas me décider pour m’en débarrasser.

J’essaie d’abord de les ignorer, je vais m’adapter, me trouver des chemins, comme la plante qui esquive les cailloux. Mais leur empreinte sur mon inconscient alourdit mon élan pour vivre la vie que je veux vraiment.

Je décide de mettre de l’ordre, pour pouvoir respirer à plein poumons. Suite au tri du tamis, l’espace s’élargit, je peux enfin m’étendre sans être gênée, déployer mes feuilles et produire du fruit.

4 commentaires sur « Tamis »

Laisser un commentaire