Les tiges s’élancent discrètement, leur bourgeon pousse, la pointe vers le bas. Ce n’est que lorsque les fleurs relèvent leurs pétales qu’on les remarque. Quand elles se déploient vers le haut, ce sont comme des flammes fraîches qui s’éveillent, évoquant une résurrection. Cinq pétales vives, comme les cinq sens, véhiculant un parfum d’automne humide et boisé.
Mon début est humble, je pousse discrètement vers le haut, tête baissée. Vient le jour où je déploie mes pétales, révélant qui je suis. Désormais, on peut m’admirer, me toucher, me sentir… me lire.
L’élégance des feuilles rivalise presque avec celle des fleurs. D’un vert sombre, argentées, elles forment un monticule pour leur servir de piédestal. Grâce à leur forme en cœur, elles peuvent loger des tiges de fleur dans leur creux, s’allier à elles, les soutenir. Le relief des feuilles contraste avec la douceur lisse des pétales.
Mon héritage parfois sombre, parfois argenté, me donne une base, un piédestal. Je peux vouloir m’en distancier, en rejeter la rugosité, mais j’y suis liée. J’observe les tiges de fleur qui se sont logées dans le creux des feuilles cordiformes: j’y trouve une alliance qui profite aux deux. Si j’embrasse ces feuilles en cœur qui forment mon héritage, le voilà embelli, me voici soutenue. L’acceptation mène à la paix, la sérénité.
Les feuilles précèdent les fleurs et demeurent après la floraison. L’héritage qui m’a servi, je l’enrichirai et je le transmettrai aux futures fleurs… de cycle en cycle, amen.
👍 Beau texte !
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Magnifique 😍
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ahh, trop beau, Ornella!
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