Les touffes d’herbes hautes révèlent le mouvement du vent à travers le champ. L’herbe se courbe, parfois jusqu’à terre. Ses racines denses lui permettent de valser sur la musique du vent sans s’envoler. Certes, elle ne voyage pas – mais elle accueille avec souplesse des vents venus d’horizons inconnus qui la traversent et lui apportent mélodie et énergie. Elle montre sa vitalité et se maintient en forme, malgré l’apparence de mouvements déformants.
J’écoute le bruissement de ces vagues vertes et j’imagine pouvoir me lâcher comme elles, grâce à la sécurité offerte par leurs racines. Être enracinée, mais pas figée. Onduler dans le vent des événements, accueillir ce qui vient en dansant. Et, comme l’herbe qui monte en semence, laisser l’haleine céleste disperser cette joie et peupler le champ et ses alentours de nouvelles herbes dansantes.