Thérapie du bac à fleurs

Aujourd’hui je suis confrontée à mes incertitudes par rapport à ma volonté d’entreprendre. Ce n’est pas une partie de plaisir. Pour aller mieux, je décide d’aller faire un tour chez le pépiniériste. L’appui de fenêtre de la façade pourrait bien accueillir un bac à fleurs.

En marchant, j’inspire à fond, je bloque ma respiration pendant un temps et j’expire lentement. Je fais cela plusieurs fois. Je commence déjà à me calmer.

J’arrive chez le pépiniériste. C’est la fin de saison, les fleurs sont en promotion. Elles n’ont pas l’air en forme, certaines ont manqué d’eau. Personne n’en veut, et leur prix est dérisoire. J’aurais peut-être dû m’y prendre plus tôt quand il y avait plus de choix et qu’elles étaient plus belles.

Je passe longtemps à observer les fleurs qui restent, alors que les passants ne les estiment pas digne d’un regard. Je me mets à associer quelques pots. Deux, trois tiges séchées mais encore plein de potentiel. Le magasinier n’a ni le temps ni le désir de s’en occuper. Moi, oui. Arrivée à la maison, je retire la matière morte, et je découvre de petits boutons qui donneront de nouvelles fleurs.

Un sourire se déploie sur mes lèvres lorsque je prends du recul et que j’observe le résultat. Avec du rebut, j’ai fait quelque chose de beau. J’ai éliminé les fleurs fanées et en même temps, mes pensées négatives. Mes incertitudes n’ont pas disparu, mais elles ne sont plus accablantes comme auparavant. J’ai donné un nouveau souffle aux fleurs, je les ai mises en valeur. Elles étaient tristes et confinées dans leur petit pot. Comme moi, dans mes pensées. Je leur ai donné de l’espace pour se développer. Elles s’associent désormais à leurs voisines pour embellir la rue.